Télémédecine et biologie délocalisée : combo gagnant ?
La biologie délocalisée est à la l’analyse de biologie médicale ce qu’est la télémédecine pour la la consultation chez un professionnel de santé. Bien entendu, le propos est quelque peu caricatural, mais il résumé bien un des objectifs principaux de la biologie délocalisée : se rapprocher au plus près du patient.
Par contre, une chose est certaine, c’est que ces deux avancées se complètement parfaitement pour apporter une réponse dans l’accompagnement du parcours de soin en particulier dans les déserts médicaux.
Des technologies adaptées à une mise en place terrain
Aujourd’hui, les technologies ont suffisamment évolué pour permettre de proposer des solutions stables et de qualité. Bien entendu, la présence d’un médecin généraliste et spécialiste ne pourra jamais être remplacé par l’échange via un écran ; mais il faut lui reconnaître ses vertus dans le cadre où la distance, le manque de moyens ou l’incapacité de se déplacer est réelle pour le patient. La pénurie de praticiens est une réalité.
L’accès au soin étant un sujet d’une très grande sensibilité ; de nombreuses propositions ont été faites pour inciter les médecins à se déplacer… Mais il n’en reste pas moins vrai que le nombre de médecins par habitant reste faible ; quelque soit la spécialité. Car même en île de France, prendre un rendez-vous chez un spécialiste comme un dermatologue peut prendre plus de quatre mois ; dans des cas qui s’avèrent être des urgences, on est tout de même dans une situation compliquée.
Alors oui, la télémédecine avance à grand pas ; car elle permet de répondre à des besoins de disponibilité et aussi à une notion d’efficacité. Bien entendu, toute demande ne sera pas traitée avec la même pertinence qu’en cabinet mais elle permettra une première analyse. De plus, la télémédecine – en particulier les cabines sont aussi reliées à des outils permettant de relever un certain nombre de critère clés : oxymètre connecté, un stéthoscope connecté, un tensiomètre connecté et un otoscope connecté.
Maintenant, en complément ou en besoin individuel d’un résultat de biologie médicale pour des biomarqueurs de routine, les technologies permettent de rendre des résultats de biologie médicale de manière qualitative et rapide, tout en répondant un besoin de proximité. La biologie délocalisée répond parfaitement à ces enjeux. Grâce à des automates, une digitalisation et une interopérabilité qui se développe de plus en plus grâce à un langage commun (LOINC), il est aujourd’hui possible de délivrer des résultats dans de meilleures conditions pour le patient : ces analyses / résultats devant être alignés sur les règles liées aux normes laboratoires (COFRAC, ISO15189, ISO22870).
L’effet COVID pour la télémédecine et la biologie délocalisée
Les deux pratiques ont été plébiscitées pour accompagner à l’effort sanitaire afin de répondre aux besoins terrain. L’impossibilité de se déplacer ou les craintes de contamination ont entraîné de nombreuses personnes à consulter en ligne, et donc à la télémédecine.
La possibilité donnée à de nombreux professionnels de santé de pouvoir dépister eux-mêmes grâce en particulier aux tests antigéniques a ouvert une nouvelle voix de pratique de la biologie délocalisée chez de nombreux praticiens. Et le patient lui-même s’est habitué à pouvoir se faire tester dans un autre environnement que le laboratoire. Le test sur la grippe avait été autorisé précédemment. D’autres tests vont arriver.
Télémédecine plus biologie délocalisée : un usage quotidien
Imaginons un cas d’usage simple :
Le patient basé dans un environnement sans avoir à disposition de cabinet médical a besoin de consulter rapidement et d’avoir une réponse sur des symptômes. Il consulte par l’intermédiaire de la téléconsultation. Le médecin analyse les premières données, mais ce dernier doit confirmer son diagnostique pour adresser un traitement adapté. Il adresse alors une ordonnance avec une demande d’analyses de biomarqueurs à effectuer (plus de 60% des diagnostics sont donnés sur des résultats d’analyse médicale).
Le patient n’a alors qu’à effectuer sur l’environnement où se trouve la cabine de télémédecine (si à disposition) ou dans l’environnement le plus proche permettant d’effectuer les prélèvements.
Si les automates sont sur place, c’est la biologie délocalisée ; les résultats seront rendus très rapidement. S’il ne s’agit que d’un centre de prélèvement (ce n’est donc pas de la biologie délocalisée), il aura déjà digitalisé toutes ses informations et une fois les échantillons réceptionnés par le laboratoire, il recevra ses résultats – une fois traitée, ainsi que le médecin.
Le patient aura donc pu consulter et effectuer ses prélèvements sans avoir eu la nécessité de se rendre dans un cabinet, une maison de soin ou un laboratoire. Cette alternative devient une nouvelle voie pour accompagner le patient.
Or cette alternative, ce n’est pas le futur, c’est le présent.
Présence humaine pour faciliter le process
Afin d’optimiser les actes de télémédecine, il est d’ailleurs recommandé à ce que les environnements soient établis en présence de professionnel de santé et/ou d’accompagnateur. Les actes de biologie délocalisée n’en seront que simplifiée. On met alors une disposition « tout en un ».
