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Dans le cadre des évolutions du secteur de la biologie, il apparaît évident que beaucoup de laboratoires se sont rapprochés à coup de fusions et d’acquisitions importantes. Aujourd’hui, certains gros acteurs ont concentré un nombre important de structures pour optimiser leur efficacité de traitement des échantillons et leur coût. Citons : CERBA, Biogroup, Synlab, Unilab, …
Des professionnels et des patients aujourd’hui s’interrogent légitimement sur les conséquences d’une telle financiarisation de la biologie médicale. Les structures possédant ces groupements de laboratoires sont principalement des véhicules financiers (sous forme de LBO – Leverage Buy Out) dont un des objectifs principaux est en effet d’effectuer des rendements sur le court- moyen terme (environ 5 ans).
Reprenons l’explication du groupe des biologistes indépendants quant au changement de paradigme qui a eu lieu depuis 2001.
Normalement, la règle impose que plus de la moitié du capital et des droits de vote d’une SEL (société d’exercice libéral) soit détenue par des professionnels de santé – qui sont eux-mêmes actifs dans la SEL. Le niveau des non-biologistes est limité à 25% du capital. En 2021, la notion des biologistes qui n’exercent pas dans la SEL pouvait être majoritaire. Les investisseurs en ont donc profité pour être intégrés dans les SELs via des sociétés de biologies étrangères – et prendre des positions majoritaires dans des laboratoires basés en France. D’autres outils financiers comme les « actions de préférence » ont permis de passer outre la loi sur les 25%...
Les mécanismes ont créé une distorsion dans les modes de fonctionnement et les prises de contrôle.
La promesse de la biologie délocalisée est de proposer une biologie médicale et des tests au pied du patient. Mais il est certain que les résultats rendus chez le patient lui-même est un objectif qui verra son terme avec le développement de nouvelles technologies permettant de réaliser du ‘home testing’ de manière généralisée. A date, les niveaux de spécificité des tests en latéral flow (ex. TROD), le prix des machines miniaturisé ou encore le nombre de biomarqueurs disponibles avec des résultats de qualité sont des freins naturels à un déploiement sans limite.
Mais, il est évident que la biologie délocalisée doit trouver d’ores et déjà ses marques dans le process de santé en France : cette dynamique est possible en assurant une meilleure densité des points de collecte que l’on peut imaginer dans de nombreux espaces comme les MSP, les centres de soins, les espaces de dépistage. Il faut aussi élargir la mise en pratique de la biologie médicale à des personnes formées (mais non biologistes). Bien entendu, la mise en pratique et la réalisation des tests reste sous la responsabilité du biologiste, mais celui-ci intervient à distance suivant des critères standardisés. Mettre en place des mini-laboratoires de biologie médicale dans des environnements sous surveillance et sécurisé est une option pleinement envisageable et rentable eu égard aux besoins terrain. La biologie délocalisée entraînerait aussi un accroissement des démarches interprofessionnels dans le milieu médical (infimiers, pharmaciens et encore médecins pourraient participer à cette nouvelle prise en charge des tests de biologie médicale).
Il faut aussi que le cadre législatif de la pratique évolue, permettant une meilleure autonomisation des acteurs non-biologistes qui sont des relais importants pour la bonne réalisation des actes (principalement le prélèvement) : prenons l’exemple des infirmières qui sont des éléments clé dans la prise en charge du patient et la réalisation des tests. Naturellement, cette évolution ne se fera que dans un contexte où les formations, le contrôle de la qualité et la traçabilité de tous les tests respectent les règles de la biologie de laboratoire.
Il est aussi important aussi d’avoir une évolution des mentalités ; et c’est sans doute ici le plus complexe. En effet, il est difficile de faire entendre raison à des structures qui ont investi dans un schéma de penser, qui ont défendu leur position, qui ont investi - pour certaines - des centaines de millions : en ayant valorisé l’idée selon laquelle le futur est à la réduction des coûts.
Un changement de paradigme est donc essentiel sur la prise en charge du patient par l’intermédiaire d’outils innovants qui permettent de virtualiser le laboratoire de biologie médicale et de digitaliser l’ensemble du process de tests – le biologiste restant partie intégrante du process.
Magentine est une société innovante dont l’objectif est de révolutionner la digitalisation des données cliniques et démocratiser l’accès au diagnostic médical pour le plus grand nombre de patients par la biologie délocalisée avec un degré de sécurisation et de qualité des données unique.
Magentine accompagne la santé mobile de demain accessible à tous.
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