Biologie délocalisée : une volonté commune encore trop peu déployée

Une première refonte des examens de biologie médicale délocalisée à l’œuvre

Sous la direction du ministère de la santé dirigée à l’époque par Madame Agnes Buzyn (2019), cette refonte avait pour but de permettre l’accès direct à des examens de biologie dans le cadre de consultations sans rendez-vous en libéral.

Ainsi, certains examens de biologie médicale simples et délocalisée (glycémie, gaz du sang, hématologie, marqueurs cardiaques, ionogrammes…) seraient rendus possibles dans plusieurs typologies d’environnements non-laboratoire (cabinets libéraux, les maisons et les centres de santé)

Pour le patient, il s’agit d’un avantage sans commune mesure : pouvoir effectuer ses tests rapidement à l’issue de l’examen médical et obtenir leurs résultats de manière rapide, permettant ainsi une orientation diagnostic et un parcours patient facilité.

Liste de 12 d’examens utiles en consultation

• La CRP
• La troponine
• Le bilan hépatique (les transaminases, la gamma glutamyl transferase, les phophatases alcalines)
• Les D Dimères
• L’INR (international normalised ratio)
• La créatinémie
• L’hémoglobine
• L’ionogramme
• La lipase.
• Les leucocytes
• L’hormone chorionique gonadotrope (bHCG)

Ces tests sont tirés des travaux de Marion Berger

En 2021, ces examens de biologie médicale équivalent à 24.5 % du montant des actes remboursés (hors COVID) en laboratoires de ville.

Pourquoi de telles avancées sont toujours peu utilisées ?

Les facteurs sont de plusieurs ordres :

• La formation des intervenants et leur habilitation.
• Le tarif à l’acte doit être réévalué pour les examens de biologie médicale. La nomenclature n’est pas encore modifiée et identique à ce qui est réalisé sur un plateau technique
• Une des conséquences est donc le coût de l’investissement pour installer les automates de biologie délocalisée
• Les médecins généralistes isolés dans un cabinet libéral ont besoin d’avoir du renfort ou la collaboration d’une infirmière (autorisé à réaliser les prélèvements

La mise en place de la biologie dans des espaces de type centre de soins paraît donc plus favorable à la mise en place de la biologie délocalisée.

De plus, l’assurance maladie peut accompagner ce développement en remboursant davantage ces actes pour mieux financer leur installation.

La biologie délocalisée va jouer un rôle essentiel dans l’amélioration du parcours patient.

Quels sont les enjeux pour les patients ?

Le patient ne peut être que satisfait de telles avancées car elles constituent pour lui le moyen d’avoir accès à un diagnostic plus rapide et précis.

A une époque à laquelle où la désertification, le besoin d’une biologie au chevet du patient est de plus en plus évoqué pour répondre à des besoins de santé publique mais aussi à des économies de coût et de désengorgement des hôpitaux, il est donc essentiel de mettre en œuvre toutes les applications liées à la biologie délocalisée.

Un besoin de digitalisation et de traçabilité

La digitalisation permet d’apporter au patient, au professionnel de santé et au laboratoire l’ensemble des informations nécessaires au suivi et à la traçabilité de chaque test réalisé pour délivrer un résultat de qualité et validé – pour tout type d’examens de biologie médicale délocalisée

Cette digitalisation doit répondre aux normes COFRAC imposées à chaque laboratoire mais aussi ISO 22870:2016 (analyses de biologie délocalisée).

Enfin, la connectivité et l’interopérabilité entre le SIL et les automates sont nécessaires pour transmettre de manière sécurisée et en temps réel toute l’information nécessaire au rendu du résultat.

La biologie délocalisée est le résultat d’un développement technologique adapté aux règlementations pour le bénéfice du patient.