Biologie délocalisée : compétences à intégrer

L’évolution des besoins des patients entraîne l’apparition de nouvelles « normes » de soins et de dépistage, notamment celui de se rapprocher au plus près du patient. Développer les points de proximité, réel chalenge il y a 10 ans, devient aujourd’hui possible grâce aux nouveaux automates et à la biologie délocalisée. Cependant, afin de répondre au mieux à ces besoins de proximité, les professionnels de santé doivent se préparer à ce virage afin de répondre aux enjeux d’expertise et d’accompagner au mieux cette évolution et les besoins terrain.

Ainsi faut-il maîtriser plusieurs aspects.

Maîtriser l’informatique pour aider au déploiement de la biologie

Le système d’information et de gestion d’un laboratoire (SIL) est un outil essentiel de la mise en pratique de la biologie délocalisée.

Il permet de maîtriser :

• Les informations de prescription
• Le contrôle qualité et la traçabilité des échantillons
• La mise à disposition et l’usage des équipements
• Les interactions et interventions entre les différentes parties prenantes sur chaque échantillon (technicien de laboratoire comme le biologiste)
• Le dossier patient et l’ensemble de ses relations avec le laboratoire

En interne, une bonne exploitation, ainsi qu’une optimisation du SIL sont essentielles à la prise en compte de l’ensemble de ces éléments.

Il est important que chaque laboratoire ait identifié très clairement un référent informatique pour l’associer à la mise en place de ces nouvelles étapes. C’est à cette personne qu’il faudra adresser les besoins fonctionnels. Il faut d’ailleurs souvent internaliser cette expertise à partir d’un certain niveau de structure.

Dans le cadre d’un hôpital, les sujets informatiques sont structurés entre la direction du service informatique et le laboratoire de biologie.

Maîtriser la qualité

Cette nécessité répond aux exigences du COFRAC pour l’obtention de l’accréditation. Cela permet également de maîtriser les non-conformités. Elle garantit à l’ensemble des intervenants de la chaîne de soins la qualité des examens de biologie médicale délocalisée.

La mise en place d’un outil est essentielle sous la forme d’un système de management de la qualité (QMS en anglais). Il permet de définir l’ensemble des démarches et actions à effectuer. Il est important que le département (ou le responsable de qualité) s’attache à la bonne application générale des process.

Plusieurs personnes au sein d’une entité peuvent être investies sur ce poste. Dans les petites structures, cette tâche peut être confiée en complément d’une autre activité. Dans le cadre d’une structure contenant une équipe importante, on nomme un référent ou un responsable qualité qui est secondé par des référents.

Maîtriser la gestion documentaire

Cette exigence permet elle aussi de répondre aux attentes du COFRAC. Elle permet à chaque personne de la structure d’avoir accès aux documents pour limiter les risques. Il oblige aussi à avoir un système documentaire à jour et donc toujours actionnable.

La personne en charge se devra de diffuser les documents qu’elle pourra avoir elle-même créée. Elle assure une revue de l’ensemble des éléments pour s’assurer de la bonne conformité en cours.

Cette maîtrise s’avère critique dans le cadre de gros laboratoires dont le nombre d’intervenants, parties prenantes et structures s’ajoutent et dont le moindre changement a un impact important sur l’ensemble des membres : la traçabilité documentaire s’avère une nécessité.

La biologie délocalisée nécessite une adaptation des pratiques et une réorganisation de certaines organisations.